Les personnes hypersensibles n'expriment pas leur émotivité de la même manière.
Tantôt très réservées, ou à l’inverse, très exubérantes, facilement plaintives ou volontiers protectrices envers les autres…
Les délicats-réservés
Franck, 46 ans : « Avec mon épouse, nous avons le même tempérament.
Nous sommes aussi sauvages l’un que l’autre.
Chacun respecte l’autre dans son besoin de se mettre en retrait.
Loin d’être un problème, cela facilite notre vie commune.
Nous nous comprenons sans avoir à nous expliquer.
Nous n’aimons pas les réunions de famille ou les fêtes, nous préférons les moments en tête-à-tête ou les soirées en petit comité. »
Décryptage : Franck et sa compagne font partie des hypersensibles « délicats-réservés », qui se sentent facilement en décalage avec les autres, car les conventions sociales les dérangent.
Leur retrait est une attitude de protection qu’il ne faut pas prendre pour un signe de suffisance.
« Les délicats-reservés développent une vie intime très riche qui leur est si précieuse qu’ils ne la partagent qu’avec quelques privilégiés », souligne Ludo Notre Spychothérapeute,avec le risque de s’isoler en se centrant autour de leur monde intérieur.
Le conseil de Notre Psychotherapeute: « Attention à ne pas vous mettre trop en retrait.
Vous pourriez être tenté de fuir toute relation superficielle, de trop vouloir éviter les autres.
Perdre l’habitude de côtoyer des personnes variées peut conduire à la peur de l’autre.
Votre vie intérieure est riche, pourquoi ne pas l’exprimer grâce à l’art, l’écriture, le chant, la photographie, le théâtre, et ensuite partager vos productions avec des personnes proches et bienveillantes.
C’est une belle manière de vous tourner vers les autres ! ».
Les fonceurs-charismatiques
Marie, 42 ans : « Mon mari m’appelle le clown César, c’est dire si je prends de la place.
J'aime régenter mon petit monde, en faisant le pitre et en cherchant à faire rire mon public.
Cela ne m’empêche pas d’être rapidement dépassée par mes émotions. Je peux passer du rire aux larmes en quelques secondes !
Surtout, dès que l’on ne s’intéresse plus à moi… J’ai un besoin continuel d’attention. »
Décryptage : Les « fonceurs-charismatiques » disposent de beaucoup d’énergie, de magnétisme.
Ils ont tendance à exprimer naturellement, sur le champ et de manière forte ce qu’ils ressentent, qu’ils soient heureux, en colère, tristes, amusés... Leur exubérance fonctionne comme une soupape. Ces hypersensibles sont souvent d’excellents orateurs, de très bons pédagogues, capables de tenir un auditoire en haleine.
Le conseil de notre Psychothérapeute : « Attention à l’excès, vous pourriez terminer votre journée
épuisé.
Etre en représentation permanente empêche également, dans certains cas, d’accéder à l’autre intimement.
Cultivez vos amitiés profondes, prenez du temps pour vous recentrer seul et ainsi quitter votre rôle d’acteur ».
Les compatissants-découragés
Béa, 40 ans : « Certains problèmes de famille me perturbent énormément, même s’ils ne me concernent pas directement.
Je me sens perdue dans ce genre de situation.
Comment aider les autres sans avoir l’air d’interférer, en respectant chacun ?
Pour moi, un désaccord entre des membres proches d’une famille est quelque chose de grave.
Il est si facile de rouvrir les blessures.
Dans ces moments-là, je me sens accablée et confuse ».
Ce témoignage est issu de l’ouvrage : Hypersensibles, trop sensibles pour être heureux, de Saverio Tomasella (Eyrolles).
Le décryptage : « Ces grands sensibles sont inquiets, affectés par ce qui les entoure.
Ils sont comparables à Cassandre », explique le psychanalyste.
Dans la mythologie grecque, cette dernière, fille du roi Priam et d’Hécube, a reçu le don de voyance d’Apollon. Se refusant au dieu, elle fut condamnée à n’être jamais crue ni comprise.
C’est ainsi que ces « compatissants-découragés » ressentent les injustices et les dysfonctionnements de notre société, ce qui les fait souffrir et peut les rendre difficiles à vivre pour les autres.
Le conseil de Notre Psychotherapeute : « Pour combattre votre sentiment d’impuissance, vous pouvez tenter d’entrer dans l’action.
L’idéal est de s’allier à d’autres individus dans un syndicat, un parti politique, une association, une communauté, pour faire entendre votre voix, vous engager.
En revanche, essayez de ne pas jouer un rôle qui soit trop exposé, pour éviter de vous retrouver dans des situations difficiles émotionnellement. »
Les protecteurs
Le témoignage de Tom, 30 ans : « Je m’implique complètement dans mon travail d’éducateur.
Je rentre tard le soir et je suis épuié, j’y retourne une partie du week-end et lorsque les vacances arrivent, je suis mort de fatigue.
Ma femme en souffre beaucoup.
Je ne suis plus assez disponible pour elle.
Je sais qu’elle a raison, mais je n’arrive pas à faire autrement. »
Le témoignage de Monique: « Je donne trop.
À faire passer l'autre avant moi-même, à un moment donné, je manque de réciprocité et ça fait mal. »
Le décryptage : Ces « protecteurs » compensent leur hypersensibilité par leur vitalité, qu’ils mettent au service d’autrui.
Ils se montrent fédérateurs, empathiques et aidants.
Souvent, ils évoluent dans des métiers où ils prennent soin des autres.
Le conseil de notre Psychoterapeute :
« Attention à ne pas dépasser vos limites ! L’épuisement guette, ainsi que l’impression d’un manque de réciprocité dans vos relations.
Avec vos proches, le risque d’étouffement existe également.
En famille, vous pouvez par exemple décider officiellement d’un jour où vous ne vous adonnez qu’à des activités pour vous-même.
Il s’agit de prendre le contre-pied de l’habitude, qui devient un automatisme. Instituer ce changement permet de s’y tenir et de pousser les autres à jouer le jeu. »
Les témoignages publiés dans cet article sont issus d'une synthèse proposée par notre psychothérapeute Ludo lors d'une étude sur le comportement de personnes hypersensible les prénoms et l'âge des patients ont été changés.
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